Toute ma vie pour mon fils...
Voilà ce qu'il faut retenir de moi... ce magnifique prénom de Jilaàn et ce doux visage qui est le sien. Le serrer dans mes bras, lui apprendre la difficulté de vivre en sachant que l'Arklanie mérite de régner mais que les opposants sont nombreux et commencent à prendre de la puissance. J'aurais aimé qu'il règne dans un univers moins hostile mais après tout la guerre est une bonne formation du moment qu'il n'en souffre pas.
Les années ont passées au coté de mon époux le Duc de Maclach et jamais aucun cheveu blanc n'a pris possession de ma longue cheveulure noir de jais, ma beauté semble éternelle, illuminée par la présence de mon diadème et la force du crystal incrusté dans le médaillon que je porte toujours sur moi de jour comme de nuit mais je sais que cette fraicheur pourrait se faner en un instant s'il arrivait malheur à mon fils...
J'ai reporté tout mon amour sur lui, mes yeux bleu-gris se sont fixés sur son destin et mon teint pale n'a pu rougir que lorsqu'on lui adressait un compliment. J'ai délaissé le Duc au profit de ce Roi en devenir qui faisait mon bonheur. Personne ne peut me le reprocher, depuis le jour où l'on m'a arraché mon premier fils, que j'avais nommé Malaàn, j'ai considéré que mon devoir de mère devrait passer avant toute chose.
On ne peut pas vraiment dire que j'ai bénéficié d'autant d'affection du coté de mon père, le Roi Kaysar II à la stature imposante et qui ne répondait à mes demandes affectives que par des regards froids, ne m'accordant jamais sa confiance. C'est sans doute cela qui a fait de moi ce que je suis, une femme en recherche continuelle d'affection et comme je méprise la plupart des autres éspèces et que ma vie se résume pour le Royaume à enfanter un futur Roi, j'ai fait docilement mon devoir avant de lui accorder tout l'amour dont j'étais capable.
Mon sourire calme et appaisant cache une douleur profonde et malgré mes efforts je pleure encore l'absence de mon premier fils. Mon statut de princesse me permet de nombreuses choses et c'est pour cela que je ne méprise en aucun cas mon rang mais il m'arrive souvent de me demander si ma vie aurait été meilleure si j'avais vécu auprès de ce général Daemörn avec qui j'ai eu Malaàn, cet enfant aux yeux d'un violet profond et qui possédait une aile plus petite que l'autre à la naissance...je ne crois pas que mon instinct maternel suffirait pour m'aider à le retrouver ni meme à le reconnaitre si l'occasion se présentait.
Les obligations administratives ne sont pas mon fort mais je n'ai jamais combattu qui que ce soit, je passe mon temps à peindre, chanter et organiser des bals avec les nobles du Royaume sans avoir de réel ami parmis eux. Malgré un train de vie relativement calme, je me suis entrainée à l'épée pendant des années avec un Maitre d'armes au cas où le chateau serait assiégé, bien évidement le combat sur terre me parait beaucoup plus difficile à cause de mes longues ailes.